« Je voudrais tant revenir » Yves Simon

Dans ce roman Yves Simon met en scène deux écrivains. Le premier, le narrateur, a des difficultés à écrire un grand livre, il vit en écrivant la biographie des autres grâce à une mémoire phénoménale. Le second est Karl Berline, un grand écrivain, reconnu et célèbre qui pris d’affection pour le narrateur va lui confier une mission. Le narrateur était le meilleur ami de son fils décédé dans un accident de voiture qu’ils ont eu ensemble. Karl Berline lui propose de rédiger son dernier livre.

Lors d’une ballade nocturne Karl va se livrer intensément au narrateur, lui livrer toutes ses impressions, sa vie avec ses joies et ses peines, ses amours, son amour Hanna, ses bonheurs mais aussi des aveux douloureux comme ses actes de lâchetés.

Cette rencontre va permettre à l’un comme à l’autre de s’achever, Berline en finissant sa vie, en dévoilant ses remords et ses désirs, sa passion de transmettre, offrir la création, et le narrateur en commençant sa vie d’auteur, en osant se dévoiler sans peur.

Yves Simon nous raconte cette histoire comme la peindrait un impressionniste, toute en nuances et en sensibilités. C’est un roman en patchwork, fait de petits chapitres qui s’imbriquent les uns dans les autres.

On retrouve les thèmes chers d’Yves Simon comme la transmission du savoir, la vie, l’amour mais aussi la peur du monde et les joies qu’il peut apporter. J’y ai retrouvé un peu « La dérive des sentiments » mais aussi « Le voyageur magnifique » avec le passage sur la paternité et la vision de l’enfant à venir.

Avec cette écriture magnifique il nous dévoile la poésie des villes, et toujours ces clins d’œil au Japon qu’il aime tant.

Un très beau livre d’Yves Simon.

Mes préférés sont « La dérives des sentiments » « Le prochain amour » et « Les novices » et puis ses recueils de nouvelles aussi comme « Un instant de bonheur ». En fait une très grande partie de son œuvre pour ne pas dire toute.