C'est dur...
Depuis le mois de mars mon père est en maison de retraite. Il me semble qu'il le vit assez bien. Car je crois qu'il n'en est pas réellement conscient. Pour lui il est dans une clinique ou plutôt une maison de convalescence. De plus il a perdu la notion du temps, une semaine, un mois ou deux mois, cela semble pareil pour lui. Bien sûr par moment il a envie de rentrer chez lui mais il ne l'a exprimé clairement qu'une seule fois, sinon il en parle au futur pour quand il ira mieux.
Mais par moment j'ai aussi l'impression qu'il est résigné et qu'il a compris que la fin de sa vie se déroulera ici. C'est étrange comme sensation, surtout que quand il était à la maison il m'a dit plusieurs fois qu'il m'embêtait, qu'il m'empêchait de vivre comme je passais mon temps à m'occuper de lui, qu'il serait mieux dans une maison de retraite ou bien mort.
Par contre moi je le vis assez mal. Je culpabilise moins qu'au début mais j'ai du mal à l'accepter, de le voir là avec toutes ses personnes âgées, plus ou moins bien, surtout qu'il est le plus jeune, mon joli papa…
Comme je viens de l'écrire je culpabilise, je ne l'accepte pas, surtout fin mars quand je suis parti en vacances. J'étais vraiment mal. Partir en le sachant là-bas, j'en ai pleuré. Oui dans le taxi qui me menait d'Orly chez Anastasia, mon frère m'a appelé et j'en ai pleuré. Anastasia a vu que je n'étais pas bien et m'a de suite réconforté. L'infirmière qui venait à la maison, comme par hasard, m'a téléphoné à ce moment là pour me souhaiter bon voyage et me dire qu'elle passerai voir mon père et elle m'a aussi rassuré. Elle est vraiment gentille et passe toujours régulièrement voir papa par sympathie.
Même si je savais que c'était pour son bien, qu'il était en sécurité, qu'on s'occupait de lui, je le vivais très mal avec cette impression de l'abandonner au moment où il en a le plus besoin. Maintenant je me résonne un peu, j'arrive à mieux l'accepter, je me suis fait à cette idée. Mais chaque fois que je le quitte quand je vais le voir surtout les jours où il est bien, je suis mal et j'ai les larmes aux yeux. Et je vais le voir les trois après-midi de libre que j'ai, généralement de 14h30-15h jusqu'à 18h, heure à laquelle le repas est servi. Je lui apporte un gouter, le journal, des magasines, les jours où il est bien nous discutons, nous jouons au Scrabble, au soleil dans le jardin. Mais des fois il est moins bien, il dort tout l'après midi, il se réveille pour le gouter et se rendort, je n'arrive pas à partir au cas, alors je passe l'aprèm à lire et faire des jeux idiots sur le téléphone… Et alors je rentre le soir démoraliser.
Je m'étais dis que je partir un week-end à Paris, maintenant je peux, rien ne me retient, mais je n'arrive pas. Il a besoin de moi. Je lui fait trois visites par semaine, ma tante y va généralement une fois, et l'infirmière aussi passe de temps en temps par amitié. Il n'est pas seul, je pourrai…
Oui je vais prendre un billet pour partir, fin mai ou début juin. Et la dernière semaine de juin j'ai une semaine de vacances il faudra que je parte ! Il faut que je pense à moi, que je vive un peu. Tout le monde me le dit. Je vais y arriver !
Mais c'est si dure de le voir là dans ce cadre.
Ce soir je suis en week-end, donc demain et jusqu'à dimanche je vais passer mes après-midi avec mon père.
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