Funeste Jour
Funeste jour, que ce jour là ! Le jour où j’ai tout détruit par un simple mot. La vie bascule et continue mais elle n’a plus la même saveur. Il ne reste que la saveur du vide. Pourtant parfois tout réparer semble possible et si simple… Mais non… J’en suis incapable, je suis lâche. De quoi suis-je capable ? Fuir vers le néant. Fuir pour cacher mes larmes, fuir pour cacher mon bonheur. J’ai trop aimé, j’ai trop désiré, j’ai trop rêvé tout en connaissant la réalité. Le temps passe, nous éloigne, cela semble irrémédiable, c’est la vie, c’est la peur, c’est la honte. Et pourtant… Quand bien même, je serai toujours là pour toi, tu seras toujours là…
Au regard de tous, malgré ma fragilité, je semble fort, mais ce n’est qu’une image. Je souris, je ris, mais au fond de mes yeux, bien au fond cette étincelle a disparu lors de ce funeste jour. Au fond de moi il n’y a que du vide et du silence. Alors ce vide je le remplis par mon travail, par la lecture, et je cours. Je cours, une course sans fin, sans but. J’aurai pu tout aussi bien remplir ce vide par un tourbillon de vie, de rencontres, mais ce n’est pas moi, et ce trop plein serait pire que ce trop vide. Je préfère gâcher ma vie comme cela, au moins je m’enrichis d’une certaine façon avec ces livres, ces images.
De toute façon il est trop tard. Je fuis, je cours loin de tout et de tous…