« Dans le scriptorium » Paul Auster

« L’homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l’évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d’une unique fenêtre n’ouvrant que sur un nouveau mur et d’une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des “visiteurs” vont la franchir… Sur un bureau, sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. » Voici le début de la quatrième de couverture du livre. Si vous voulez garder le suspens du livre, il ne faut pas lire celle-ci jusqu’à la fin – ni même mon billet.

On a l’impression d’être dans un roman policier mais en fait l’auteur nous mène ailleurs sur des terres inconnues.

Ce personnage ne sait rien de lui-même et au fur et à mesure que l’histoire avance il va recevoir des visites qui vont nous aider à reconstituer son histoire, mais on imagine mille hypothèses jusqu’à comprendre rapidement – vers les trentièmes pages, le livre n’en compte que 147 – qu’il s’agit d’un écrivain hanté par ses personnages. C’est un huis clos, mais ces personnages sont aussi des héros de précédents romans de Paul Auster. Ce livre ne serait donc qu’un récit des propres angoisses de l’écrivain !

Paul Auster nous fait une très belle description clinique de la vieillesse et des affres de la perte de mémoire. On retrouve aussi des thèmes qui lui sont chers comme l’enfermement, la perte d’identité, la manipulation. Mais c’est principalement une étude sur la relation de l’écrivain et de ses personnages, du romancier face à son œuvre.

Paul Auster met dans ce roman tous ses doutes et toutes ses interrogations sur la vie, le monde, la réalité des choses. Un roman avec une écriture simple et fluide avec un propos simple mais intellectuel.