" Le bruit des autres " Amy Grace Loyd

Celia, presque la quarantaine est une jeune veuve. Elle a acheté à la mort de son mari un immeuble à Brooklyn. Après l'avoir restauré, elle a choisi prudemment ses locataires pour leur discrétion, et préserver son intimité. Celia cherche tout simplement à mener une vie simple, sans émotions, sans danger. Elle a atteint son but. 

Mais un jour un de ses locataires, George, qui doit partir en France pour plusieurs mois sous-loue son appartement à une séduisante divorcée, Hope, avec l'accord de Celia qui a hésité. Hope emménage donc au-dessus d'elle. Celle-ci va s'apercevoir que sous un plancher trop mince, le bruit des autres va rentrer dans sa vie, la curiosité, la sensualité, la violence, l'incertitude, l'imprévu, pour le meilleur et le pire… 

Le lecteur rentre discrètement aussi dans ce livre, comme le souhaite Celia pour ses locataires. On se déplace doucement mais avec de plus en plus curiosité et d'indiscrétion. On veut aller plus loin comme Celia qui malgré ses réticences et sa retenue qui va rentrer dans le bruit et la vie des autres. Ses émotions et ses désirs, soigneusement enterrés avec son mari, vont se réveiller. 

" Comme c'est étrange, quand les circonstances s'y prêtent, cette manière que nous avons de modifier nos fausses certitudes, de nous ouvrir ou de nous fermer. " 

Amy Grace Loyd nous parle d'un chagrin dont on ne se remet pas, et de cette carapace protectrice dont on se sert pour se protéger mais qui malgré tout est prête à céder. Un texte où les pulsions, la peur, la sensualité, la sexualité vont prendre le pas sur la discrétion et l'intimité. 

" Cette séparation m'avait appris la solitude, mais aussi les plaisirs du désir. " 

" Ma seule envie était de participer à une chose importante pour une personne à qui je tenais et qui, à cet instant en tout cas, tenait à moi. " 

"Comment expliquer que l'on pouvait aimer ce que l'on ne pouvait prévoir, que nous nous métamorphosions tous, volontairement ou non? "