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BUH by PTIT SUSHI
28 février 2007

« Se résoudre aux adieux » Philippe Besson

Sans_titre

Philippe Besson est l’auteur notamment de deux romans que j’ai adoré. « Un garçon d’Italie » où Luca est retrouvé mort noyé à Florence, il y a Anna la femme qu’il aime, et le mystérieux et beau Léo qu’il aime aussi. Des personnages pleins de charmes, et un récit où les trois protagonistes parlent chacun à leur tour. Un suspens bien distillé qui va petit à petit faire apparaître la vérité. Un style simple et pur avec une écriture juste et délicates qui aborde les thèmes du couple, de l’homosexualité, de l’autre avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

On retrouve aussi beaucoup de pudeur et de sensibilité dans  « Son frère » où Thomas apprend qu’il est atteint d’une maladie mortelle et Lucas son frère va l’accompagner jusqu’à la fin dans la maison de leur enfance. Ils vont vivre intensément ces derniers moments. Un livre bouleversant d’émotions.

Dans « Se résoudre aux adieux » Louise écrit à l’homme qu’elle aime et qui l’a quitté. Pour l’oublier elle fuit à la Havane, New York, Venise, prend l’Orient Express et revient à Paris. Dans ses lettres adressées à Clément, Louise parle de leur relation, de leurs jours heureux, de ses concessions, de cette difficulté de se détacher de l’amour de sa vie, de sa souffrance. Il s’agit d’une méditation sur l’amour, le couple, l’absence, la douleur. En fait comme elle le dit cette écriture n’est que pour elle, pour se libérer, un effet de catharsis. « Se résoudre aux adieux » est une correspondance à sens unique, un monologue honnête et poignant, l’histoire d’une reconstruction.

Encore une fois Philippe Besson parle sublimement bien de l’amour, de la passion et de la douleur inhérente à celle-ci. Il s’agit d’une riche analyse du sentiment amoureux et du travail de deuil. On a envie de retenir toutes ses phrases qui parlent du bonheur de la souffrance que provoque cette personne que l’on aime et qui ne nous aime plus. On a envie de se les approprier, de les garder pour soi. C’est l’art des bons écrivain ça…

« Non, tu ne m’as rien laissé, que la mémoire. La mémoire, elle, freine les convalescences. Rassure-toi : ce sont de jolis souvenirs, ceux que j’ai choisi de conserver. »

« Je ne cherche personne non plus. Mais j’en suis incapable. Je ne peux laisser aucun homme s’approcher, ni envisager de blottir mon corps contre un corps étranger. »

« Si je ne guéris pas, au moins, j’apprends à vivre avec le mal qui me ronge. »

« Je pense à toi tous les jours. Cela devient une pensée douce et calme. Voilà mon occupation : me rappeler certains moments de toi. »

« Dans le chiaroscuro des fins d’après-midi, lorsque les rives deviennent invisibles, que les plages du Lido s’estompent, lorsque les esprits se brouillent, que la brume se répand, il est plus facile d’effacer la mauvaise mémoire. »

« Protégé par les lions de porphyre de la place Saint-Marc, appuyée aux façades de palais dont les noms éclatent, soutenue par les ponts à balustres de marbre, éblouie par la striation des reflets sur le canal, je me sens moins vulnérable. Alors oui, le bonheur. Le bonheur peut revenir. »

« Proust avait raison, que les moments du passé resurgissent à cause de détails. »

Quelques phrases prises au hasard dans le livre, je ne les ai pas notées pendant ma lecture, et il y en a tant d’autres, sublimes et si vraies…

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Commentaires
A
Je viens de le finir et j'ai bien aimé. On se demande comment un homme peut connaître si bien le ressenti d'une femme ? Un livre sur la blessure d'amour après un abandon. Une lente agonie avant le renouveau !
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