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BUH by PTIT SUSHI
7 août 2010

"Le passage de la nuit" Haruki Murakami

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Le narrateur qui nous conte l'histoire se présente comme un observateur qui nous décrit de façon précise et sobre ce qu'il voit. Il observe quelques personnages, deux soeurs au même instant, l'une dort, l'autre lit dans un restaurant. Elle va croiser un musicien qui la reconnait. Un employé de bureau travaille tard, une prostituée chinoise, la gérante d'un love-hôtel… Tout ces destins vont s'entrecroiser dans la nuit de cette "gigantesque créature" éclairée par "une mer de néons multicolores" qui est Tokyo la nuit.
Murakami nous entraine dans les peurs de notre monde moderne, la solitude, l'acceptation de soi et les inquiétudes face à l'avenir et au temps. Le temps qui est un personnage important de l'histoire, une petite horloge est dessiné en entête de chaque chapitre.
L'écriture est tout à fait originale, précise et très concise, un peu comme pour un scénario de film. Et on retrouve justement cette ambiance de cinéma nouvelle vague et de Jean-Luc Godard. Mais aussi une ambiance plus sombre et oppressante voir angoissante comme un film de David Lynch.
"Le passage de la nuit" est roman un peu "Lost in Translation" qui a du charme et de la poésie, et nous fait basculer dans une autre dimension tout en restant dans le réel. La nuit passe vite et tous les secrets ne nous sont pas révélés mais on prend plaisir à sa lecture.

"Que… grâce à la musique qui atteint profondément mon coeur, je sois physiquement ébranlé dans mon corps; dans le même temps, que j'ébranle physiquement, aussi, le corps de celui qui écoute. En somme créer ce genre d'état d'esprit, ressenti en commun, enfin …, je crois."

"Si je n'avais pas ce tiroir à souvenirs, je me serais cassée en deux comme une brindille depuis longtemps. J'arrive à survivre malgré cette vie de cauchemar, parce que je peux ressortir des souvenirs, importants ou pas, selon les besoins du moment. Même quand je me dis: "J'en peux plus", je parviens à surmonter cet état."

"Tu sais, nos vie ne sont pas découpées simplement en "sombre" et "lumineux". Il y a une zone intermédiaire qui s'appelle "clair-obscur". La saine intelligence consiste à en distinguer les nuances, à les comprendre. Et, pour acquérir cette saine intelligence, il faut pas mal de temps et d'efforts."

"Dans mon monde tout étroit, je ne suis pas solide sur mes pieds."

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