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BUH by PTIT SUSHI
28 mars 2010

Analyse!

 

 

J'aimerai savoir écrire, avoir ce talent. Tout simplement pour pouvoir m'exprimer correctement, trouver le mot juste, la bonne formule pour vraiment montrer ce que je ressens. Car parfois j'ai l'impression d'être maladroit et de ne pas dire correctement les choses, ou de les dire de façon tronquée, ou pire d'écrire quelque chose de totalement différent de ce que je pense.


Quand j'ai rencontré pour la première fois mon Petit Coeur, je dois dire que j'ai été séduit au premier regard par sa simplicité, sa franchise, sa joie de vivre, ses yeux qui pétillent, son sourire et je pourrai encore écrire beaucoup de banalités digne d'un roman à l'eau de rose. Je crois que j'ai eu ce qu'on appelle un coup de foudre tout simplement. Bien sûr il n'avait pas que des qualités, mais pas mal de défauts aussi, même certains dont je m'étais toujours dit que je ne supporterai jamais chez autrui. Mais mon amour pour lui a fait que ces défauts qui auraient du m'être insupportables en sont devenus touchants. Donc cela n'a fait que confirmer mon amour, si j'arrivais à les accepter c'était que j'étais vraiment amoureux. Et l'amour n'est-ce pas de pouvoir accepter l'autre dans sa totalité, tel qu'il est, sans vouloir le changer? L'aimer pour ce qu'il est et pas pour ce qu'on voudrait qu'il soit ou ce que l'on espère.

Bien sûr la réciproque n'était pas vrai, il m'aimait mais n'était pas amoureux de moi comme il me l'a dit, c'est compréhensible, l'amour est rarement partagé, mais une grande amitié nous liait.

Nous nous sommes vus souvent, même très souvent, malgré la distance, une fois par mois, pour des week-ends, des vacances. J'ai passé de merveilleux moments d'amitiés, de complicités, de découvertes, sans aucun doute les plus belles années de ma vie. Mais je me suis aperçu à plusieurs reprises que je l'agaçais, l'énervais. C'est vrai, je le réalise, avoir constamment à côtés de soi quelqu'un qui vous aime et qui est prêt à tout faire pour vous alors que vous ne lui demandez rien, qui vous donne sans rien demander en retour, peut être déstabilisant et énervant. En même temps je savais que le jour où il rencontrerai quelqu'un et qu'il tomberai amoureux, je serai de trop et que m'éloignerai pour ne plus l'importuner.  Mais le voir mal à l'aise à cause de moi à fait que je me suis éloigné bien avant pour son bien, sans penser à moi et cette douleur qui ne me quittera jamais. Et son bonheur est bien plus important que mon mal être, même si je suis bouleversé et désespéré, même si je n'arrive pas à me guérir de lui.


Il y a 39 mois en décidant de ne plus le revoir, j'avais eu l'impression d'une perte incommensurable, et cela a perduré pendant tout ce temps, 39 mois de vide! Oui pendant tout ce temps je n'ai rien fait, et rien c'est vraiment rien. Je n'ai même pas eu la force de partir un week-end, de penser à moi, de vivre tout simplement, alors pour le reste… Le monde s'était arrêté de tourner! Comment dire oui j'ai eu l'impression de me perdre, perdre une partie de moi même. Et il ne s'est pas déroulé un jour sans que je ne pense à lui. Il a toujours été dans mes pensées et dans mon coeur.

Il est sans doute évident que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre, quoique je ne sais pas, mais oui car je ne suis pas fait pour lui, je suis incapable de le rendre heureux, je ne suis pas comme il faut, mais notre amitié est forte ça j'en suis certain, nous nous apprécions mutuellement. Et puis s'il n'avait pas d'amitié pour moi, il n'aurai pas fait tout ces efforts pendant tout ce temps pour essayer de me remonter. 

Alors quel bonheur de le revoir pendant ces deux jours! Deux jours comme un rêve…

Quel plus beau cadeau pouvais-je espérer pour mon anniversaire? Le voir tout simplement, passer un peu de temps avec lui. Tout c'est passé comme si nous nous étions quittés la veille. Rien n'avait changé, notre amitié, notre complicité, nos fous rire… 

Et rien a été mis à plat, mais en même temps tout était dit ou plutôt écrit depuis longtemps. Mais j'aurai aimé lui dire tant de choses malgré tout… 

Par contre je suis vraiment et sincèrement heureux de voir qu'il est amoureux maintenant et que cela semble réciproque. J'espère de tout coeur que ce soit la bonne personne. Celle qui le portera et le rendra heureux. Je souhaite son bonheur et que tout ce passe bien pour eux deux. Certains pourront trouver cela hypocrite de ma part, mais c'est vrai je ne veux que le meilleur pour lui, et ce meilleur ce n'est pas avec moi, c'est clair. Je n'ai aucun ressentiment ou jalousie. Bien sûr je ne dis pas que je n'ai pas un pincement au coeur, mais je passe au dessus de cela. Même si pendant ces deux jours en le regardant quand nous nous promenions sur la plage, quand je m'éloignais de lui, j'ai encore eu ce sentiment que c'était lui la personne qui fera battre mon coeur à jamais… Et personne d'autre… Mais c'est comme ça, on ne peut pas tout avoir. Enfin… Mais l'amitié c'est important aussi et elle est éternelle elle!

Cette visite m'a fait énormément plaisir et le plus grand bien, une bouffée d'air, une impression de revivre tout simplement et en même temps cela m'a gêné. Il vient me voir deux jours alors que son ami a énormément besoin de lui en ce moment. N'est-ce pas encore une belle preuve de son amitié et de sa bonté?

Oui mon Petit Coeur est quelqu'un de formidable. Je suis content d'avoir une petite place dans son coeur et dans sa vie.

 

Et pour compléter ce tableau ma vie familiale n'arrange pas les choses.

Je suis retourné habité avec mon père il y a plusieurs années juste avant qu'il tombe malade. Après des années bien difficiles, il y a 4 ans, il allait mieux et je n'ai pas saisi l'occasion de reprendre mon indépendance et très vite de nouveau les problèmes sont apparus. Ses problèmes respiratoires avec sa mise sous oxygène, et maintenant ses problèmes de mémoires. Je ne peux plus déménager et le laisser seul.

Et quand on parle de moi, que ce soit mon père ou mon frère, "Oh lui il va bien". Oui c'est ça, je vais bien… Non je ne vais pas bien, comment le pourrais-je? Vivre avec mon père, ne pas avoir de vie, ne pas pouvoir faire ce que je veux quand je veux. Ne pas pouvoir inviter à diner des amis à la maison par exemple tout simplement. Et puis être amoureux d'une personne qui ne l'ai pas de moi. Je le gère mais ne pas pouvoir aller au de là… Alors oui je vais bien pour la galerie…

Et ce midi mon père allume le feu de la cuisinière, la casserole est vide et dessus il y a l'égouttoir en plastique avec les légumes, je lui fais la remarque, surtout qu'il y a quelques mois il est sorti en laissant une casserole sur le feu… Il me fait un geste de la main l'air de dire ce n'est pas grave. Bref je lui refait la remarque en lui disant qu'il va mettre le feu, qu'il y a deux cuves remplies d'oxygène dans le salon, que cela peut être dangereux. Il me répond "ferme là", c'est la première fois qu'il me parle comme ça, je me suis énervé et je suis parti dans ma chambre. Il est venu me chercher pour déjeuner je lui ai dit que je n'avais pas faim. Je suis resté lire les larmes aux yeux. Après tout ce que je fais pour que tout soit bien, pour lui faciliter la vie, tout ce que je ne fais pas pour être là… Voilà le remerciement! En même temps je me dis que ce n'est pas de sa faute, il est malade. Mais ça fait mal. Sans rien lui dire je suis parti, je suis allé me promener au soleil le long de la mer. Mais il y avait beaucoup trop de monde alors après je suis allé dans les collines, j'ai beaucoup marché, et en redescendant, je me suis arrêté dans ce petit jardin de mon enfance. Petit j'y venais très souvent avec ma mère, que de bons souvenirs, inoubliables d'une enfance simple et heureuse. Cela faisait quelques années que j'y étais plus allé, et rien n'avait changé, la fontaine avec sa statue son saint, ses têtes de lions, les escaliers, les bancs en pierre… Tout était là, tous les jeux, toutes les découvertes, tout ces moments, il manquait seulement ce grand pin parasol, dont on prenait des morceaux d'écorces pour sculpter des petits bateaux qui naviguaient dans l'océan de la fontaine… Une balade de presque quatre heures qui m'a fait du bien, qui m'a rappelé des souvenirs de ma maman, d'une belle enfance, qui m'a fait réfléchir sur ma vie…

 

Aujourd'hui je me sens coincé de toutes parts. Je réalise encore que je n'ai pas de vie. Et rien ne changera…

Heureusement malgré ma fragilité et ma sensibilité, j'ai découvert au travers de toutes ces épreuves que j'ai un caractère fort et et j'arrive à gérer cela malgré tout.

Je suis habitué à cette absence de vie, c'est ma vie tout simplement.   

 

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Commentaires
P
Merci PascalR !
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P
Outch! <br /> Premier billet lu et il est costaud!<br /> Pas de conseils ni de leçons à donner, juste un retour "d'expérience". J'ai mis ma vie entre parenthèse pendant trois années pour un homme. Pour constater ensuite que je vivais très bien sans lui.<br /> Je sais c'est un peu brutal comme commentaire mais c'est parce que je te connais un peu.<br /> Et tu écris très bien. Sinon t'as mis des épluchures d'oignons ou quoi dans ton texte parce que ça pique et le mascara il n'aime pas ça!
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F
je decouvre ce tres texte, tes sentiments<br /> d abord tu ecris tres bien et tes sentiments et et ressentis ne doivent paste faire oublier de vivre pour toi.<br /> Avec petit coeur, les choses semblent etre claires et il te faut penser à toi et profiter de la vie sortir afin que lui aussi dise : il est heureux auprès de l'être aimé. Vis à vis de ton papa, cette abnégation est importante mais ton indépendance l'est aussi, et peut être qu il y a des moyens pour te le permettre, habiter à proximité par exemple ?<br /> bref pas facile, pas facile aussi de te trouver des mots tellement ce billet est emotionnellement fort<br /> bizz
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P
Merci Gossbeau, Piel. <br /> <br /> Je voudrai juste préciser, pour être juste que mon père est quelqu'un d'adorable, un gentil, un vrai gentil qui a le coeur sur la main. Cela d'ailleurs lui a valu beaucoup de profiteurs dans sa vie. <br /> Et ces mots qu'il a prononcés hier ne sont pas dans son langage, ce n'est pas son vocabulaire. C'est juste la maladie, il n'y peut rien, en plus en fin de journée quand je suis rentré il avait déjà du oublié...
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P
Pas toujours facile la vie ptit shushi. Je m'entends dans certaines de tes reflexions puisque, comme tu le sais, j'ai eu un peu le même chemin que toi avec mon père que j'ai accompagné jusqu'à son dernier soupir. Ne pas le faire n'aurait pas été possible pour moi, pour d'autres oui ... Nous sommes comme ça que veux tu...<br /> Nous avons toujours notre libre arbitre et si tu le veux vraiment tu peux tout lacher et disparaitre, c'est possible tu sais! Le veux tu? Bé non, parce que tu es un bon fiston! Ton moment viendra, notre moment viendra tu verras! Seulement quand on est en plein dedans, quand on a pas le recul, on a la sensation que notre vie sera jusqu'à la fin comme aujourd'hui, mais non! Les mois semblent être des années mais dans la vie entière, ils sont un grains de sable. Certaines fois nous en avons conscience, d'autres fois non. Aujourd'hui c'était un jour sans, demain un jour avec, c'est tout ce que je te souhaite! Bonne semaine à toi ;)
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