"Qu'ai-je donc fait?" Jean d'Ormesson

Ce livre se présente comme un bilan, et ressemble à "C'était bien". Jean d'Ormesson va nous parler de lui, des autres, de l'univers, de la littérature, de l'histoire… du temps! Jean d'Ormesson n'écrit pas un roman, ni un récit ou une autobiographie, mais un peu tout à la fois... des pensées tout simplement. 

On reconnait bien là le style de l'auteur. Avec une légèreté, des souvenirs et des réflexions, Jean d'Ormesson aborde les grand thèmes que sont la vie, la mort, le temps, que restera-t-il après nous: bonheurs et tragédies. 

Même si ce récit ne se démarque pas des précédents - mis à part l'évocation de son histoire familiale - on retrouve avec plaisir son auteur avec sa verve, son ton enjoué et espiègle. 

"Je mourrai. Mais j'aurai vécu. Rien à faire: je mourrai. Mais rien à faire: J'aurai vécu." 

"Il faut tâcher de vivre avant de mourir." 

"Ce qui me frappe chez moi, c'est la contradiction. L'ordre et le désordre, une grande gaieté et le chagrin,  le silence et la parole, ne rien faire et travailler, l'indifférence et l'attachement." 

"Tout ce qui est plongé dans le temps est frappé d'incertitude." 

"A quoi bon? A quoi bon me jeter à la poursuite des choses et des êtres? A quoi bon m'agiter? A quoi bon vivre? peut-être la grâce du monde était-elle rongée en moi par quelque chose d'obscur qui relevait de la paresse?" 

"Puisque l'âme est liée au corps, quelque chose devait pourtant se passer dans mes neurones  et mes synapses pour me rendre soudain si étrangère cette vie qui, quelques instants plus tôt ou plus tard, m'était toujours si chère." 

"Montesquieu "Je m'éveille le matin avec une joie secrète, je vois la lumière avec une espèce de ravissement. Tout le reste du jour, je suis content." Et plus j'étais heureux, plus je me sentais menacé par la beauté du monde et par l'histoire cruelle des hommes." 

"Je crois que la science expliquera presque tout et qu'elle n'expliquera jamais tout. Elle fournira un nombre illimité de réponses. Et de chaque réponse, naîtront une foule d'autres questions. Restera toujours un espace où le savoir se révélera impuissant." 

"Qu'ai-je donc fait? J'ai aimé l'eau, la lumière, le soleil, les matins d'été, les ports, la douceur du soir dans les collines et une foule de détails sans le moindre intérêt comme cet olivier… un escalier bleu et blanc… "