Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BUH by PTIT SUSHI
1 août 2009

« L’arrière-saison » Philippe besson

l_arri_re_saison_philippe_besson

Ce roman est né à partir d’un tableau d’Edward Hopper « Nighthawks ». En voyant cette femme en robe rouge entourée de trois hommes dans un café, Philippe Besson a imaginé une belle histoire.

Un soir de fin d’été à Cape Cod, Louise attend son amant, Norman, qui doit rompre avec sa femme. La porte du café s’ouvre mais c’est Stephen son ancien fiancé qui l’a quitté cinq ans auparavant. Stephen son grand amour, les blessures et les douleurs du passé reviennent. Mais pourquoi est-il ici ? Ben le serveur est témoin de ces retrouvailles, comme il a été témoin de leur amour. Dans ce huis clos tout en mélancolie Philippe Besson fait une brillante analyse des sentiments des personnages. Il décrit avec justesse et sobriété les sentiments et les pensées de chacun. A la fois déçus, blessés et amers l’écriture va dévoiler le cœur et l’âme des personnages par une alternance de dialogues et de pensées. Ces retrouvailles vont se dérouler dans une unité de temps et d’espace comme dans une tragédie grecque.

Le temps à l’intérieur du café semble suspendu et s’écouler lentement contrairement à la lecture qui passe très vite malheureusement. Les idées de chacun cheminent sur le passé, le présent, ce passé que l’on ne peut effacer, comme ses blessures mais qui nous font vivre. Un roman tout en nuances, Philippe Besson nous peint un très joli tableau.

 

« Il se rend compte à cette occasion qu’il n’a sans doute conservé d’elle que ses bons côtés, et qu’il a effacé, inconsciemment ou non, les autres. Il a fait d’elle un être idéal, dénué de défauts, de déficiences, de difformités. Au fond, avec le temps, les images d’hier sont devenues imprécises, simplificatrices. Ce qui surnage, c’est le bonheur des années passées ensemble et l’apparence d’un être presque irréprochable. »

« Le temps traversé en dehors d’elle n’a pas été traversé sans elle. »

« Lorsqu’on s’est tu, une fois, on se tait pour toujours, même si on assure, la main sur le cœur, qu’on parlera la prochaine fois. » 

« Il se rappelait les jours heureux, les rires, l’insouciance, la frivolité, la fluidité. Se rappeler cela, c’était sa façon de rendre hommage à ce qu’ils avaient été, de les protéger d’une désuétude misérable. »

« Il leur renvoie aussi, le temps écoulé, la viduité des années de leur séparation, les morsures de l’absence, et la joie candides des retrouvailles. »

« Il croit que les temps faciles sont derrière lui, que les années heureuses appartiennent au passé, que désormais, ce sera autre choses. »

« Les souffrances font partie de l’existence, elles ne peuvent pas nous être épargnées mais elles valent cent fois mieux que les moments insipides, elles sont le prix à payer pour affirmer ce qu’on est et accomplir ce qu’on a décidé. »

 

A lire absolument: "Un homme accidentel"

" Se résoudre aux adieux ", "Un garçon d’Italie", "Son frère"…


Publicité
Commentaires
P
Quoique! <br /> Dites moi vos arrière pensées cher Nicolas... :)
Répondre
N
Sans arrière pensées... Quoique ! :)
Répondre
Derniers commentaires
Publicité
Publicité