« J’étais derrière toi » Nicolas Fargues
Ce roman se présente comme un monologue, comme si le héros
nous écrivait une lettre. Il nous fait une confession en nous narrant sa vie
amoureuse. Il nous parle du décalage entre ses désirs et ses actes, de l’amour,
de l’incommunicabilité, de la recherche du bonheur.
C’est un homme trentenaire, marié à Alexandrine, avec deux enfants, dont le couple bat de l'aile. Il va passer, seul, un week-end chez ses parents en Toscane. Dans un restaurant, le serveur lui remet un billet écrit par une jeune femme avec juste ces mots « Ero dietro di te » et un numéro de téléphone. Cette petite phrase anodine mais symbolique va changer sa vie.
Il n’a connu que
quatre femmes. Un jour il a fait un écart, l’a avoué à sa femme, et veut la
quitter puis se rétracte. L’ayant toujours dominé, en effet le narrateur disant
oui à tout, endossant tout les tords, Alexandrine va lui faire payer cher autant
moralement que physiquement. Sa vie va se transformer en cauchemar alors quand
cette inconnue, Alice, apparaît sa vie va basculer.
Il va faire son autocritique, analyser son mal être, son bonheur, son amour pour sa femme.
Le style original et imagé de l’auteur, comme s’il s’agissait d’une confession parlée, écrite d’un seul tenant sans chapitres, sans paragraphes, nous rapproche du héros. Il nous émeut et nous touche par son franc parlé. Un roman dense et sensible.
« Le bonheur, c’est toujours un souvenir, jamais le moment présent »
« « Le bonheur, c’est quand la lumière est bonne et qu’on n’a pas forcément conscience que tout va bien » C’est ça le temps perdu, le temps tout court, l’impossible équation du temps qui passe et qu’on voudrait retenir. »
« Il est immatériel, il n’existe pas. Le bonheur, l’avenir, est une parfaite inconnue, dans tous les sens du terme. T’es seul au monde de toute façon, et seul avec tes rêves. Mais si tu as la chance de rencontrer une femme qui, même si elle n’y est pour rien, t’a fait rêver et penser au bonheur pendant quelque temps, c’est déjà énorme. »
« Je pense parfois qu’Alex ne m’a jamais aimé. A d’autres moments, qu’elle m’a adoré de l’aimer, mais sans bien comprendre ni accepter que je l’aime à ce point parce que, pour plein de raisons psychologiques tordues et compliquées, elle pensait sincèrement ne pas mériter autant d’amour. »