« Rien de grave » Justine Lévy
Il y a une dizaine d’année j’avais lu « Le rendez-vous »
de Justine Lévy et j’avais beaucoup aimé l’histoire de cette mère fantasque mais
très attachante en plus écrit avec une réelle qualité littéraire.
Je suis tombé par hasard sur « Rien de grave » sans
savoir ce que j’allais lire. Une jeune femme, Louise, assiste aux obsèques de sa
grand-mère qui l’a élevée et n’arrive pas à pleurer, car elle est toujours traumatisée
par sa rupture amoureuse. Ce récit va être l’histoire d’une rupture, d’une
trahison de l’être aimé et la difficulté d’oublier « Il y avait ce vide en
moi qui m’empêcherait d’aimer jamais quelqu’un comme j’avais aimé Adrien »
et celle de s’en remettre « Mais j’en ai marre, aussi d’être enfermé en
moi avec tous ces sentiments que j’ai proscrits, tous ces mots que je ne veux
plus dire ». Et le retour à la vie après bien des souffrances « La
vie est un brouillon, finalement. Chaque histoire est le brouillon de la
prochaine, on rature, on rature, et quand c’est à peu près propre et sans
coquilles, c’est fini, on n’a plus qu’à partir, c’est pour ça que la vie est
longue. Rien de grave ».
Et ce roman en réalité n’en est pas un, mais une catharsis
pour l’auteur, pour exprimer sa souffrance, sa douleur, sa dépendance aux
médicaments. Ce livre est une biographie on y reconnaît beaucoup de
personnalités, notamment une certaine C. B.-S. ce qui explique sans doute la
réédition de ce livre et l’exposition en vue dans les rayons aujourd’hui.
Ne sachant pas cela au début de la lecture on le comprend
très vite, et on a une impression de voyeurisme car tout est trop clair.
Justine Lévy aurait pu régler ses comptes de façon plus subtile dans un vrai
roman. Dommage car son écriture dynamique, énergique et son étude psychologique
sont intéressantes.
PS Post du 4 mars 2008.