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BUH by PTIT SUSHI
3 février 2008

« Terre des oublis » Duong Thu Huong

resizennn

Duong Thu Huong est né au Viêt-Nam en 1947. Par son métier de scénariste pour le cinéma et l’écriture elle va dénoncer la censure, la lâcheté, la liberté, le communisme et défendre les droits de l’homme et des réformes démocratiques. En 1991 elle est arrêtée et emprisonnée sans procès, cela va provoquer des mouvements de protestation en France et aux Etats-Unis qui vont permettre sa libération. Elle vivra à Hanoï en résidence surveillée jusqu’à son arrivée en France en 2006.

Dans « Terre des oublis » elle nous narre la tragique histoire de Miêm. Elle a 17 ans en 1975 quand elle se marie avec Bôn mais celui-ci doit partir à la guerre et n’en reviendra pas. Quatorze ans après celui qu’on croyait mort en héros revient. Mais Miêm s’est remariée avec Hoan, un homme qu’elle aime et avec lequel elle a un enfant et une vie heureuse et enviée.

Sous la pression de la société, la morale et le poids de la tradition elle va retourner partager l’existence misérable de ce vétéran de guerre communiste. Elle se plie à la loi stoïquement en sachant qu’elle va perdre son bonheur.

Avec une magnifique écriture fluide, tragique, violente, sensuelle et poétique l’auteur écrit un hymne à la liberté et un manifeste contre les horreurs de la guerre. L’histoire progresse comme un fleuve autour de ces trois personnages avec des flashbacks qui retracent leur histoire personnelle. On découvre leur jeunesse avec leurs espoirs et la guerre qui a tout balayé sur son passage, les coutumes, les traditions et la politiques qui privent les personnages de leur liberté, la misère, la déchéance humaine. Mais on découvre aussi la beauté de ce pays, ses somptueux décors, la vie simple, par des couleurs, des odeurs, des saveurs, la cuisine…

Un roman magnifique rempli de chaleur et d’émotions : des émotions de bonheur mais aussi des émotions d’horreur, de douceur et de dureté, un grand roman qui ne nous laisse pas indifférent et nous fait pénétrer dans l’intimité de ce pays et de ses habitants pour mieux comprendre.


"Une seule personne pouvait insuffler la vie à cet être qu'on appelait le bonheur, et c'était Miêm. Elle et elle seule était le pilier de sa vie, la femme qui créait en lui la confiance et la joie de vivre. C'était elle qui le protégeait."

"Comme avant... Exactement comme avant... Mais ce ne sera plus jamais comme avant..."


Je découvre donc encore un grand auteur Vietnamien après la sublime Anna Moï : « Parfum de pagode » et « L’écho des rizières ».


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